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Torrenthorn

Lors d’un séjour estival, ma grand-mère l’a dit, il faut toujours commencer par la plus grosse sortie. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés, plutôt nombreux, tous frais, motivés et disponibles à Flaschen, petite station de ski suisse pour un presque 3.000 m suivi d’une descente annoncée interminable.

Je passerai rapidement sur les problèmes logistiques, m’étant égaré temporairement dans la vallée du Rhône, (enfin, ce n’est pas ma faute, c’est celle du copilote et de Sierre-Zinal bien sûr) et n’ayant pas trouvé dans les boulangeries de meilleures baguettes de pain que du Franprix décongelé à 3,80 CHF (3.2 €), car je vous le dis, jamais je n’ai vu de royaume aussi magnifique et verdoyant avec de tels alpages.

Tiens, la télécabine peut nous monter 750 m plus haut moyennant seulement 20 CHF par tête : plutôt mourir, je suis un pur et dur moi, je ne fais jamais de navette ! Certains n’ont pas la même probité morale, ils hésitent mais se rangent finalement à mon avis : je ne citerai donc pas les noms cette fois-ci.

Nous voici sur une piste, ah non, c’est une petite route entièrement praticable : je suis vraiment une buse, je ne sais même pas lire les légendes des cartes locales. Il y a d’ailleurs un sacré trafic pour un coin paumé, ce que nous comprendrons plus tard à Torrentalp, puisque c’est la fête du village. Figurez-vous que j’ai le chic pour tomber sur ce genre d’évènements sans le vouloir, la dernière fois c’était le festival médiéval mondialement connu de la Brigue.

Nous avons le privilège d’assister de près à la marche de la fanfare locale, coincés derrière la procession. La route s’arrête au hameau et c’est désormais une belle piste qui nous amène à l’arrivée du télécabine, offrant de nombreux points de vue sur la vallée et l’occasion de quelques pauses bienvenues (ou pas). C’est bon signe, personne ne regrette encore sa décision, d’ailleurs prise en toute connaissance de cause et sans pressions d’aucune sorte, il est utile de le préciser.

Mode poussage / roulage très difficile dré dans le pentu jusqu’à la fin des remontées mécaniques, nous tombons même sur un immense hôtel à 2.450 m, légèrement décrépit. Princesse est impressionnante, c’est la seule qui pédale et je ne l’entends pas respirer, je commence à me faire du souci.

Nous mangeons dans une petite clairière, près d’un troupeau d’ovins laineux, puis nous allongeons pour une longue sieste. Max, qui préfère bronzer en string boxer et Marc, qui veut essayer le salto-trampoline nous laissent gentiment faire le sommet.

Le portage et les ennuis commencent, je me traine lamentablement : le pâté était trop lourd (je savais que je n’aurais pas du manger), la teneur en oxygène est la même qu’à l’Everest (l’altitude) et/ou alors je n’ai simplement pas la forme après deux mois de semi-activité. Et pas question de sortir du rythme polé polé ce 1er jour : c’est pas grave, ils m’attendront un peu, nous sommes en vacances. D’ailleurs, je réussis par miracle à rattraper et distancer Renaud à la faveur d’un replat roulant, celui-ci croyant être arrivé à tort au sommet : ouf, l’honneur est sauf ;).

La vue et l’ambiance sont magnifiques : d’un côté les glaciers, les pierriers et les hautes cimes ; de l’autre, les alpages et la vallée du Rhône 2.400 m en contrebas. J’espère qu’une belle descente nous attend.

Je branche la GO PRO et c’est parti, quelques lacets faciles, de la poussière, un petit pierrier, une portion plus raide avec d’autres lacets cette fois-ci assez serrés et une prise de vitesse mach 12 sur le replat. C’est parfait pour l’instant.

Nous enchainons sur une sente étroite le long de la ligne de crête, j’essaie de ne pas trop regarder à droite, certains passages exposés étant impressionnants. Le domaine skiable rejoint, j’essaie de prendre tous les petits sentiers alors que les autres empruntent les pistes, allez comprendre.

S’en suit un très long, beau, propre, rapide et panoramique travers qui, ô misère, ne fait pas que descendre. Quoi ? Comment cela, c’est ma faute ? Ce n’était pas dans le topo ! Et il fallait prendre le télécabine si vous n’êtes pas content …

On reste dans du joli T3 pour la suite, ludique et facile dans les prairies et la forêt, seule la partie abrupte du sommet étant T4.

Nous cherchons souvent notre chemin, malgré la trace et trois GPS, les départs de sentiers sont multiples et pas forcément bien indiqués, le balisage très peu présent.

Quelques cailloux s’invitent après Guttet et Willer, mais cela reste très plaisant. Le franchissement du Feschilju sur un ancien pont en pierre et la plongée sur le Rhône offrent de belles perspectives, pour peu que l’on prenne la peine de lever les yeux.

Retour par la route à Susten avec un fort vent de face, j’y découvre la course en peloton, profitant de la présence du gros grand Manu pour me cacher derrière et prendre l’aspiration. Bar pour les uns, navette pour les autres et remontée à vélo pour moi (faut-il le rappeler ? ;)).

C’est une affaire qui roule, encore cinq jours …
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Participants : Caro (Princesse), Fabrice, Marc, Manu, Max, Renaud, Sylvain

Parcours : Flaschen – Torrentalp – Rinderhütte – Torrenthorn – Rinderhütte – Teugmatte – Oberu – Feschel – Guttet – Ober Ratafen – Hohe Brücke – Baljen – Susten
Topo Vttour
Trace GPX (à visualiser sur Vttrack, mode Editor, couche Swisstopo)

Statistiques : 34 km, + 1.550 m, -2.470 m, 5h10 & 2h55 de pauses

Vidéo : Torrenthorn

4 réflexions sur “Torrenthorn

  • Princesse

    Merci Chevalier ! Top moumoutte tout ça !

    Hâte de voir la suite !

  • Chouette CR ! Vivement la suite du royaume de Suisse. Et au fait je tiens a préciser que je ne suis pas gros 😉

  • On s’y croirait encore… Diou que c’etait bon !!

  • Suberbe balade!! Merci pour les informations et pour le video aussi….

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