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Bric de Rubren – Ubaye J2

Pour cette seconde journée en Ubaye, nos petites fesses étant encore endolories et irritées du long pédalage de la veille, nous avons programmé une randonnée sans vélo au Bric Rubren. C’est parait-il l’une des plus belles des Alpes, en tout cas je l’ai vendue comme telle.

La négociation a été difficile pour trouver des compagnons. J’ai du alterner flatterie (tu es un monstre : au raid de Mougins, tu tractais un gars et un fille en même temps avec deux laisses !), logique (la via ferrata c’est une demi-journée, demain il fait beau, tu gâches l’après-midi si tu le fais le matin), fausses promesses (c’est pas difficile ; comme cela je viendrai peut-être à cette via-ferrata dimanche) et j’en passe.

Quoi qu’il en soit, nous sommes trois à démarrer la randonnée presque à temps à Maljasset, après avoir braqué la boulangerie de la Condamine, avant l’heure d’ouverture habituelle. Il s’agit d’éviter cette fois les nuages aux sommets car c’est bien connu un 3000 dans le brouillard cela n’est pas un vrai 3000 !

Le Vallon de Longet porte bien son nom. C’est joli, champêtre mais bien long, il y a plein de faux-plats interminables et de passages cala. Aussi, quand je commence à trottiner sur ces portions, j’entends un “mais qu’est ce qu’il fait ?” : ah, j’ai peut-être omis de préciser que c’était rando-trail (on cours en descente et sur le plat) et non randonnée pédestre (on marche tout le temps) ou alors on m’a mal compris.

Nous marchons donc en adoptant un rythme “24h” et comme tout a une fin, à partir de la Blave la pente devient suffisamment prononcée. Nous passons devant une cabane haut perchée, manifestement ancien lieu d’estivage, longeons un ruisseau bien alimenté, traversons des alpages jusqu’au minéral Pas de Mongioia (900 m de D+).

Le vallon de Rubren est très ouvert, quelques marmottes égaient notre ascension. Guillaume s’échappe rapidement ; Emmanuel, plus contemplatif profite du paysage.

Au Pas, la voie d’ascension du Bric de Rubren apparait évidente, les anciennes marques de peintures rouge ne sont pas toujours visibles mais elles nous mènent facilement sous le sommet, dont le ressaut nécessitera quelques pas d’escalade.

L’ambiance est magique et le panorama, dégagé à 360°, splendide. Emmanuel, qui a oublié ses livres pour le week-end, commence la lecture intégrale du recueil sommital : “il n’y a quasiment que des italiens qui sont montés”, “écoutez-le celui-là, il raconte toute sa vie”, …

Nous le convainquons difficilement de redescendre au Lac de Mongioia pour un casse-croute royal : paté artisanal du Gers ouvert à l’ouvre-boite avec vin de Bourgogne (ou Oasis).

Vous ne le savez peut-être pas mais avec 3.083 m c’est le lac le plus haut d’Europe. J’ai pris maillot et serviette, je me change et c’est parti : je trempe les pieds, mouille la nuque (brrr, 5/6 °), rentre la moitié du corps et plonge. Une longueur, pas plus et demi-tour, tétanisé par le froid : j’ai bien fait car, merci les amis, “on ne serait pas venu te chercher au milieu du lac, on aurait utilisé ta balise SPOT”.

Record battu, Claude et Laurent n’ont qu’à bien se tenir !

Après cette séance de cryothérapie, nous entamons à deux l’ascension de la Cime de Salsa pendant que le dernier reste faire la sieste. Des bouquetins aperçus sur la crête ont en effet convaincu Guillaume, déçu jusqu’à présent par le manque de faune locale.

Le sentier, tracé dré dans le pentu, semble de loin à pic et impraticable. De près, cela reste très raide, les appuis sont fuyants et les pieds glissent (je fais la trace comme dans un couloir de neige) mais nous arrivons à la croix où nous attendent sagement les deux bouquetins. La vue y est encore plus impressionnante qu’au Bric Rubren, on se pose et on admire.

Montée terminée, reste la descente. Nous rejoignons Emmanuel au Pas de Salsa que nous atteignons par une traversée de niveau dans les éboulis.

C’est technique (gros pierrier, névés) pendant 400 m de D-. Emmanuel cours (nous non, trop dangereux) et se fait quelques frayeurs, dont une belle glissade.

Au Lac du Loup, le terrain devient plus praticable mais là, bizarrement, plus personne ne veut trottiner. Allez comprendre … S’en suit le long retour par le vallon de début de journée. N’en tenant plus (à la marche), je décide de finir en déroulant ma foulée et donc de quitter temporairement mes camarades après le Ravin de Salcette.

En résumé, splendide randonnée mais peut-être pas l’un des plus belles des Alpes : je pense aux Lacs de Vens, Grand Capelet, … Faisable avec le vélo (la Cime de Salsa est roulable) dans le sens inverse de notre parcours : qui sait, une prochaine fois ?

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Participants : Emmanuel, Guillaume, Sylvain

Parcours : Maljasset – Plan de Parouart – Cabane de Rubren – Pas Mongioia – Bric de Rubren – Lac Mongioia – Cime de Salsa – Pas de Salsa – Lac du Loup – Cabane du Peyron – Plan de Parouart – Maljasset

Trace GPX

Statistiques : 29 km, +/- 1.700 m, 8h40

Albums : Emmanuel, Sylvain

5 réflexions sur “Bric de Rubren – Ubaye J2

  • La suissesse

    Wouahhh !!! Ca ca fait vraiment révé !!

  • bioman83

    salut les vdmistes à pied 😉

    alors, en conclusion, ce topo il vaut le coup en vtt ou bien trop galere ?

    en tout cas les vallon du longet et ses faux plats , il passe mieux en vtt , mais apres ?

    encore un jolie we !

    pour les 1001 , c’etait pas mal non plus : cerces thabor emparis 🙂

  • J’en suis convaincu, la descente du Pas Mongioia par le Vallon de Rubren est bien adaptée au VTT.

    Le parcours : Maljasset – Col Longet (roulage difficile / poussage) – Pas de Salsa (portage) – Cime de Salsa (portage) – Pas Mongioia – Maljasset.

    Fais-moi signe ;).

  • Manu

    Je confirme la négociation à été rude pour nous convaincre de venir faire cette “rando” a la place de la via ferrata. Si elle n’avait pas été aussi belle, j’aurais râlé pour publicité mensongère…une rando ou l’on doit courir et ou l’on ne peut pas faire de sieste, c’est pas une rando !
    Heu c’est quoi un rythme 24h ? on trainait pas…hein… Bon heureusement que tu n’as pas vu les fois ou je m’arrêtais derrière et ou je descendais dans les vallons pour faire des vidéos. D’ailleurs j’ai pas eu le temps de finir de lire le recueil sommital, c’est faible de s’en aller avec la pâté du Gers dans le sac. Et si personne ne le lit ce pauvre recueil, il ne sert a rien 😉
    Sinon comme je disais courir dans les gros pierriers c’est drôle, j’aime bien sauter de rochers en rochers… Sur le plat c’est juste ennuyeux et fatiguant 🙂

  • Le Mont de Salsa est pas tant pire à VTT mais c’est tendu 😉

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